Jour 4 : Tjäktja - Salka

La journée ultra photogénique
Le 18/03/2020

Petit apparté

Je ne crois pas l'avoir encore précisé, mais les photos que je publie pour le moment viennent directement du reflex ou du téléphone. Je ne les ai pas vues sur grand écran et je n'ai pas de gros moyens de retouche. Je garde donc mes meilleures cartouches pour quand je serai rentré, histoire de les soigner. 

Col de Tjäktjapasset

Réveil à 6h15 après une très bonne nuit de sommeil profond. Les boules quies jouent un rôle primordial en refuge. 

Petit déjeuner, recharge des thermos, regroupement des affaires. Je suis un peu mieux organisé que la première fois. Le métier rentre ! 

Départ à 7h45 avec tous les groupes de français. Il neige, peu de vent, c'est un peu ambiance Noël.

L'étape commence par une montée jusqu'au col de Tjäktja passet, le point culminant de la Kungsleden, vers 1100m.

J'étais bien au début, mais avec ma pulka surchargée, j'ai eu un peu plus de mal sur la fin de la montée. 

Petite pause dans la cabane au col pour prendre un thé et une barre de fruits 

La descente sur Salka

Joan, le guide du groupe du bus me dit qu'avec la grande descente qui arrive, il va falloir faire des virages très larges vu le poids de ma pulka. 

Je la charge donc différemment en prenant mon sac photo sur le dos pour descendre son centre de gravité et l'alléger. 

C'est parti pour presque trois kilomètres de descente et de plat. La pulka a bien évidemment versé au premier virage, mais plus ensuite. Les skis de rando nordiques sont tout de même assez casse gueule en descente alors j'essaie de prendre mon temps. Tout est blanc, on ne voit pas les variations de type de neige ou de dénivelé, c'est assez perturbant. 

Parfois j'avais l'impression de glisser et de filer, alors qu'en fait non, j'étais presque à l'arrêt. La perception est troublée, ça donne presque un petit effet mal de mer. 

La vue était magnifique, avec un soleil brumeux en plein axe dans la vallée. En contrebas, il y avait des petits points noirs, les autres, au loin. 

 

Le vent s'est mis en route, pour changer. 

La fin a été plus laborieuse, sur un long plat assez monotone. Physiquement ce n'est pas si terrible, mais pour le mental, ça l'est et naturellement les jambes répondent moins présentes.

Puis au milieu de nul part, le refuge apparaît enfin. 

Au moment de me présenter au gardien, après m'être vu proposer un très bon jus de baies chaud, j'ai demandé le "forfait tente". Puis en voyant le temps dehors, j'ai craqué, j'ai pris une nuit en dur. Je pense aussi qu'au fond de moi, je profite du fait d'être encore avec les autres, puisque le lendemain, nos chemins vont se séparer.

Ce n'est pas plus mal en fait. Mon corps commence à souffrir. De grosses ampoules à chaque pied, des courbatures, puis mon genou qui se réveille. 

Un bon repos me fera du bien. 

Je dors dans la même cabane que le groupe du bus. Ils ont la gentillesse de partager leurs repas avec moi. Ça me change des nouilles chinoises et du lyophilisé.

Un convoi de 42 chiens est arrivé.

Le ciel s'est ouvert, le vent et la neige se sont calmés. Ça devient vraiment chouette. 

Il y avait en fait un bon mur de neige tout prêt pour poser la tente. Tant pis. J'ai vraiment besoin de repos. Ma douleur qui se réveille au genou m'inquiète.

Vers 19h40, je suis sorti pour aller pisser. Au retour j'ai eu un doute sur une lueure dans le ciel. Je sors le reflex, je le pose : c'est vert ! 

Petite aurore pas bien virulente dans les trous des nuages. Je préviens tout le monde, mais les gens ne sont pas bien motivés, ou déçus. 

Le soir je suis allé au sauna, mais quand six ou sept grands gaillards flamands bien chargés en testostérone et en bière sont entrés, le côté détente en a pris un sacré coup. J'ai donc écourté, en prenant tout de même soin de faire un brin de toilette avant de partir.

L'aurore est toujours là. Je vais faire quelques photos. J'ai essayé de faire un time-lapse, mais même en m'éloignant sur le lac, il y'a fallu que certains me le pourrissent en m'éclairant avec leur frontale. Put*** de gens !

Je vous en mets quelques bouts mais elles n'ont pas aimé le transfert. Elles seront mieux quand j'aurai pu les traiter correctement. 

L'étape de demain a l'air similaire à celle d'aujourd'hui. Enfin pour moi. Les autres continuent sur Kebnekaise Fjallstation. 

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faut pas croire ce que disent les journaux