Le Svalbard : côté nature

Le 10/03/2019

Un peu de bio / sciences et compagnie

Maintenant que vous savez où se trouve le Svalbard, on va parler de ce qui s'y trouve. Petit cours de SVT !

Le climat

Etant très proche du cercle polaire, le Svalbard connait des changements de saison très rapides. Pour vous donner une idée, à l'heure où j'écris ces lignes, le soleil est réapparu deux jours avant (soit le 8 mars) sur Longyearbyen. Il effleure seulement le sommet des montagnes alentour. Lorsque j'y serai, dans un peu plus d'une dizaine de jours, il n'y aura déjà plus de nuit noire, ni même de "crépuscule astronomique". La nuit sera bleue en gros. Là bas, la nuit polaire dure deux mois et demi (de mi novembre à fin janvier), puis le soleil de minuit de mi avril à mi août. En septembre, quand on commence à entrer dans l'approche de l'équinoxe, les journées raccourcissent d'une demi-heure par jour.

Ensoleillement
(source : timeanddate.com)

Pour le retour du soleil, les habitants se regroupent et fêtent l'évènement. L'office du tourisme a publié quelques photos sur son compte facebook pour si vous voulez voir. J'aurais bien aimé assister à ça, ça doit être une ambiance assez magique. Je rate ça à 10 jours près.

Bref, continuons ! 🙂

La moyenne de température à l'année est de -5.4°. Mi mars, elle est de -13.6°. Le record de froid y a été enregistré le 4 mars 1986 : -46.3°. "Seulement" 13° de moins que mon record à moi à Äkäsmylly 😉 Attention, on parle de moyenne, ce qui veut dire que potentiellement, ça pourrait chuter bien plus bas.

D'ailleurs, on pourrait s'attendre à ce que dans une région aussi nordique, les températures soient encore plus rudes que ça, mais n'oubliez pas que nous ne sommes pas loin de l'océan. Et qui dit océan dit courants chauds. Oui ... "chauds" ... tout est relatif hein ! 😀

Au printemps (ou en "hiver ensoleillé" comme ils disent sur le site de l'office de tourisme), les écarts de température et les vents sont généralement plus violents. Normal vu qu'on est dans une période charnière. Dit comme ça, ça ne fait pas trop envie. Mais il faut garder en tête que ce sont souvent ces saisons là qui offrent les plus belles vues. Les plus belles photos de paysages sont rarement faites quand le ciel est au grand bleu (bon, à part pour attirer les touristes). C'est plutôt lorsque le ciel est torturé, avant ou après un orage par exemple, que les contrastes et les couleurs sont les plus intéressants.

La faune

Malgré son apparence désertique, le Svalbard est en réalité un territoire très riche et varié en faune, surtout lorsque le soleil revient.

J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises : c'est le royaume de l'ours polaire. On estime la population à environ 3000 individus sur l'archipel. Il y a ensuite le renard arctique (que j'espère voir presque autant que l'ours), le renne du Svalbard (différent des autres, plus trapu pour résister au froid), plusieurs races différentes de fuck phoques, des morses, puis toute une multitude d'oiseaux. On retrouve ainsi des guillemots (de la famille du pingouin), des sternes arctiques (l'hirondelle des mers), des macareux moines (vous savez, ce petit pingouin tout mignon qu'on voit en photo partout, avec un bec très coloré), puis des espèces de mouettes, goéland, canards et oies en tous genres (je ne vais pas tous vous les faire, il y en a les 3/4 qui ne me parlent même pas à moi 😉).

Pas de manchot ! Lui, il vit de l'autre côté, en Antarctique. D'ailleurs, je ne l'ai pas précisé, mais l'ours polaire ne vit qu'en Arctique, on ne le retrouve pas en Antarctique.

A ce propos, j'ai appris très récemment en lisant des articles pour ne pas vous raconter trop d'âneries, que le nom "Arctique" vient du grec ancien ἄρκτος (árktos) qui signifie ours. A l'inverse, "Antarctique" veut dire "opposé à l'ours". C'est bien, parce que ça correspond à la réalité de la présence de l'animal. Mais en fait, ce n'est pas par rapport à lui. C'est par rapport aux constellations. La petite ours (qui contient l'étoile polaire) ne se voit qu'au nord et est impossible à voir au sud. Comme quoi c'est quand même pas mal foutu c't'histoire !

Houla ! J'allais oublier plein de trucs importants ! Il y a aussi beaucoup de monde sous l'eau. Des cétacés en tout genre : bélouga, petit rorqual, rorqual commun, baleine du Groenland, baleine bleue, baleine à bosse, narval (la licorne des mers), cachalot, dauphin ...
Bien évidemment les eaux sont très poissonneuses pour pouvoir nourrir tout ça. Bon par contre, là où je vais être, je ne pense pas que je pourrai voir de ces bestioles là. De mon humble avis, je serai trop loin d'une surface non gelée. De toutes façons, même si j'ai plutôt eu de la chance sur le reste jusque là, je n'ai pas de bol sur les baleines 😉 Au Canada c'était trop tôt, en Norvège c'était trop tard...

 

Et les aurores ?

Alors les aurores, bien évidemment j'aimerais pouvoir en voir. A la base c'était aussi une des raisons pour laquelle je voulais partir à cette date là. Je voulais avoir du jour et de la nuit pour avoir des occasions. Mais en fait, comme me l'a justement fait remarquer le chef de produit de l'agence de voyage, il ne faut pas trop compter là dessus pour deux bonnes raisons.

La première, c'est que comme je l'ai dit plus haut, je ne vais pas avoir de nuit noire. Je n'aurai même plus la deuxième phase la plus sombre de la nuit (le crépuscule astronomique) après le 20 mars. Or pour les aurores, il faut de l'obscurité. Ce n'est pas complètement impossible d'en voir dans ces conditions là (j'en avais vu vers Tromsø alors que le ciel n'était pas encore noir), mais ce n'est pas optimal et je ne suis même pas sûr que ce sera aussi sombre que ça.

 

Kvaløya 2017

 

Pour que vous vous rendiez compte, voici la liste des phases de nuit et d'ensoleillement que j'aurai là bas le 20 mars (c'est la même chose que le graphique que j'ai mis plus haut mais présenté autrement) :

Pour ceux qui seraient intéressé, j'ai eu ça grâce à l'application "Golden Hours" sur mon smartphone. Pour les photographes et fans de paysages, c'est super pratique, ça permet de voir à quelles heures seront les meilleures lumières. Je l'utilise presque toujours avant de partir quelque part.

Bon et pour en revenir à nos moutons, on voit bien là dessus que la nuit : c'est mort. Par contre, les "golden hours" (heures dorées), qui pour les photographes sont les meilleurs moment, vont durer trois plombes matin et soir 🙂

L'autre raison, c'est que même si on dit souvent "pour voir des aurores, il faut aller le plus au nørd possible", et bien le Svalbard, c'est un peu trop pour le coup. Quand les aurores apparaissent, elles forment une sorte de couronne autour du pôle (enfin ... des pôles car il se passe la même chose en Antarctique), sauf que là, je serai à l'intérieur de celle-ci. Donc au lieu de regarder au nord, cette fois-ci il faudra plutôt regarder au sud et espérer qu'elles ne descendent pas trop.


(source : https://www.swpc.noaa.gov/)

Donc une fois de plus, ce ne sera pas complètement impossible d'en voir, mais les probabilités ne jouent pas tellement en ma faveur. Bon bien évidemment, ce n'est pas ça qui va m'empêcher de lever les yeux au ciel pour surveiller dès la pseudo nuit tombée 😉

L'environnement

Comme j'en ai déjà parlé dans l'article précédent, vous vous doutez bien que le Svalbard est un environnement fragile. Donc forcément, se pose la question du tourisme là haut par rapport à l'écologie. Je me la suis posée et la réponse n'est pas évidente à trancher. Alors c'est sûr, il y a quelque chose qui n'est pas génial du tout mais contre lequel on ne pourra rien faire si ce n'est rester chez soi : l'avion pour y aller, ça pollue. Après il faut relativiser ça par rapport au fait que cette destination n'attire pas un tourisme de masse, donc les vols y sont assez limités.

Une fois sur place, l'empreinte carbone devrait être assez faible car hormis un petit trajet en chenillette au début pour se rendre sur place, notre moyen de locomotion sera nos propres jambes. Bien loin donc du niveau des gros bateaux qui font le tour de l'archipel avec des centaines (si ce n'est plus) de personnes à bord.

Et puis paradoxalement, pour le moment, le tourisme a un effet plutôt positif sur le Svalbard. Non seulement parce qu'il remplace l'activité d'extraction minière qui n'est pas ce qu'il y a de plus propre, mais aussi parce qu'on a pris conscience qu'un animal vivant rapporte plus que mort. Du coup, fini la chasse, la faune est maintenant protégée 🙂

Et rien à voir pour terminer !

Bon et sinon avant de finir, juste pour vous donner la température de ce qui se passe dans ma tête en ce moment : hier soir je me suis pris un gros coup de panique avant de me coucher. J'étais en train de réaliser que dans une semaine, je serai en train de dormir sous une tente, par -15°, au milieu de nul part, avec potentiellement des ours pølaires qui rôdent dans les parages. Voilà 🙂
Mais aujourd'hui j'ai plutôt la banane quand j'y pense alors ça va.

En plus je me suis entrainé à la maitrise de l'ours blanc ce weekend :

Doudou !

C'est mon nounours de quand j'étais gamin et que j'ai sauvé in extremis d'être vendu dans une brocante par mon pøpa.

Vos commentaires :

Par Le black biker le 11 mars 2019 à 23:32
Et sinon t’as prévu d’emmener une mascotte avec toi pour t’accompagner ? C’était cool avec Fiero sur ton précédent voyage ! Et en plus en photo ça va claquer grave, genre un ours dans le grand nord !

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faut pas croire ce que disent les journaux