Promenade islandaise

Ça me pendait au nez, il fallait bien que ça finisse par arriver un jour. J'ai craqué pour l'Islande ! Depuis le début de mes périples nordiques, j'ai toujours été très taquin envers ce pays. "C'est trop au sud !" ... "Ce n'est même pas au-dessus du cercle polaire !" que je disais... De légères plaisanteries, comme pour justifier le fait que je n'y ai toujours pas mis les pieds, alors que l'Islande a figuré pendant très longtemps tout en haut de la liste des destinations où je rêvais d'aller.
Le 07/05/2024

La génèse du projet

Comme à chaque fois, ce projet de voyage ne vient pas de nul part et a été bien réfléchi. Voyons comment j'en suis venu à troquer ma pulka contre un mini-van.

Lever le pied

J'ai adoré réaliser ma dernière expédition sur le plateau du Finnmarksvidda. Cette expérience était incroyable. Mon regard s'illumine et s'humidifie encore aujourd'hui dès que j'en parle. Je suis extrêmement fier du succès de cette aventure. Je pense que c'est à l'heure actuelle la plus grande réussite de ma vie. Cela me fait énormément de bien au moral de la raconter lors des festivals photo ou d'aventure auxquels je participe. Parce que oui, depuis, j'expose sur des festivals de voyage et d'aventure. Moi ! L'informaticien trouillard ! Qui aurait misé une pièce là-dessus un jour ?

Alors bien sûr, je n'ai pas envie de m'arrêter là et je souhaiterais aller encore plus loin. Mais malgré tous ces bénéfices, tout ceci a un coût. Mes treks hivernaux me demandent une énergie énorme. Non seulement quand je suis sur le terrain, encore que ça, c'est la partie amusante, donc ça va. Mais cela me demande aussi énormément d'énergie lors de la préparation. L'explorateur Alban Michon, avec qui j'avais fait une formation fin 2022 m'a dit "il faut compter un mois de préparation par semaine d'expédition". Pour moi, cela revient donc à peu près à deux mois pour un périple comme celui de l'année dernière. Sachant que je suis absolument tout seul et que j'ai un autre travail à temps plein à côté, je vous laisse imaginer l'énergie que ça me prend.

Et cette fois-ci, suite à une fin d'année assez difficile à cause de soucis personnels, l'énergie, je ne l'avais pas. J'ai alors décidé de lever le pied sur le côté aventure et de me lancer dans un voyage plus facile, plus doux et moins énergivore. J'ai besoin de recharger mes batteries.

Faire le plein de photos

Vous l'aurez compris, j'ai adoré mon trek de l'année dernière. Mais il faut bien l'admettre, à part la nuit du 23 mars complètement dingue avec les aurores boréales, niveau photo, je suis resté sur ma faim. J'en ai tiré la conclusion en voyant les paysages défiler derrière la vitre du bus qui me ramenait à Alta, que le mode aventure n'était peut-être pas le plus adapté pour ramener des photos.

Je me suis donc dit que cette année, j'allais plutôt faire plaisir au photographe qui est en moi plutôt qu'à l'apprenti aventurier. Mais je dois bien vous avouer que je sens déjà que l'adrénaline va me manquer. Il va peut-être falloir que je compense avec un peu d'aventure plus tard dans l'année.

Découvrir quelque chose de nouveau

J'ai déjà vu plusieurs fois la Norvège, la Finlande, une fois la Suède, le Svalbard. Bien que je sois sûr que ces pays ont encore plein de merveilles à me proposer, j'avais envie d'un peu de changement cette fois-ci. Voir d'autres choses. Mais toujours dans le nord hein ! Il ne faut pas déconner non plus !

J'ai regardé pour partir au Groënland, car cela me fait envie depuis très longtemps. Mais je m'y suis pris trop tard, les prix étaient en train de s'enflammer. Partir plus tard ? Certes, mais j'avais plein de congés à solder avant fin mai, alors ce n'était pas vraiment jouable.

Est-ce que ça ne serait pas le bon moment pour enfin envisager l'Islande ? "Ne pars pas là-bas en hiver" me dit mon amie Caroline, qui a travaillé dans le tourisme nordique pendant des années. "Tu auras bien plus de couleurs en été pour tes photos". Même si je suis convaincu qu'elle sous estime l'hiver, vu que madame n'aime pas le froid (et paf ! 😁), j'admets qu'elle n'a pas tort. Et surtout, ça me changerait. J'ai toujours la contrainte de mes congés à solder avant fin mai. Mais après m'être renseigné, ça ne semble pas être un problème car j'ai lu que le mois de mai est plutôt agréable en Islande. Il s'agirait du plus sec. Il y a beaucoup moins de fréquentation qu'en été. Et cela donne de bons contrastes avec les hauteurs enneigées et le bas dégagé.

Et puis je goûterai enfin au soleil de minuit ! Enfin ... presque. L'Islande étant située juste en-dessous du cercle polaire, le soleil passera pendant quelques instants sous l'horizon. Avant chacun de mes séjours nordiques, je regarde ce site, pour me faire une idée sur la luminosité que j'aurai.

Bon, en gros, si on récapitule, j'ai besoin d'un séjour simple à organiser, où j'en prendrai plein les yeux, où je verrai des choses nouvelles : l'Islande était toute désignée !

"Pourquoi tu ne prends pas un van ?"

Bon, j'ai la destination. Je sais dans les grandes lignes ce que je veux faire : un road-trip, prendre le temps de faire mes photos, de m'arrêter où je veux quand je veux. Je vais donc louer un véhicule, ça c'est une certitude. Mais pour le logement ? Comment je fais ? Tout est (très) cher là-bas. Et gérer des réservations alors que je veux garder ma liberté de mouvement, ça va être compliqué.

La solution est venue de mon amie Myriam, qui au cours d'une randonnée ensemble m'a dit le plus naturellement du monde "Mais pourquoi tu ne prends pas un van ?". Mais ... mais ouais ! C'est ça la solution ! C'était si évident que je n'y avais même pas pensé. Après quelques recherches, c'était décidé : je vais parcourir l'Islande en van ! Bon, vu ce que ça coûte pour moi tout seul, je n'ai pas visé les vans grand luxe tout équipés, mais plutôt un mini-van, où j'ai de quoi dormir, mettre un réchaud puis une glacière et en avant !

La réglementation islandaise a évolué ces dernières années et en gros, à quelques exceptions près, je serai obligé de dormir dans des campings. Donc la question de la douche et des sanitaires s'est reglée toute seule.

Au programme

Concernant le programme de ce voyage, eh bien ... hem ... à moins de 10 jours du départ, je dois bien admettre que je n'ai pas décidé grand chose. Les routes vers les hautes terres seront encore fermées, donc je serai contraint de rester sur la route circulaire. Ça a le mérite de simplifier mes choix.

J'ai envie de me laisser porter. Un guide/photographe (Keat Tunier) m'a dit lors d'un festival "En Islande, c'est la météo qui détermine où tu vas aller". C'est pour ça aussi que je ne me suis pas fait un programme réglé au millimètre. Je vais probablement faire le tour de l'île, car en 17 jours, j'aurai le temps. Mais je ne m'interdis pas de faire demi tour si j'ai envie de passer plus de temps que prévu à un endroit pour faire mes photos et mes randonnées.

J'ai envie de faire un travail photographique autour de la glace, des glaciers et des icebergs. Donc même si rien n'est figé, j'envisage de passer plusieurs jours dans la région du Jökulsárlón, Diamond Beach et compagnie. Je reste un grand fan d'animaux, donc j'ai envie aussi de faire un peu de photo animalière, même si l'Islande n'est peut-être pas la plus réputée pour ça. Je veux voir les macareux, ces petits pingouins appelés "clowns des mers". J'aimerais aussi beaucoup aller observer les baleines, puisque malgré tous mes séjours nordiques, je n'ai encore pas réussi à en voir. J'irai peut-être faire ça à Húsavík, dans le nord.
Une amie photographe, Canelle Gamard, m'a aussi indiqué où j'avais des chances de voir des rennes.
Et surtout, surtout, j'adorerais voir enfin un renard polaire ! Il y en a quelques uns en Islande, mais les avis divergent sur la facilité ou non de les observer. En tout cas j'ai noté quelques endroits où des gens en ont vu récemment le long de ma route.

Une dernière chose aussi que j'aimerais faire, si j'ai le temps, pour faire plaisir à l'apnéiste que je suis, c'est de plonger dans la faille de Silfra.

Voilà ! Vous savez tout ! 🙂

Quelques informations en +

Je profite de cet article pour vous donner quelques informations en bonus, mais qui n'ont rien à voir avec ce voyage.

Si vous voulez voir mes expositions, j'ai ces dates qui sont sûres, et j'espère que d'autres se rajouteront prochainement :

- du 8 au 12 mai (donc dès demain) : Festival Joyeuse Escale à Joyeuse, en Ardèche, pour ma série "Jour Blanc".
- du 23 au 24 novembre : Salon Verp'Images, à la Verpillère, près de Lyon, pour ma série "Aurores boréales".

Et pour finir, je viens de sortir un tout nouveau site Internet pour présenter mon activité de photographe. Je conserve donc ce site sur lequel vous êtes actuellement, evasion-boreale.fr pour parler de mes aventures nordiques. Et l'autre, le nouveau, pour présenter mon activité de photographe.

Vous pouvez le retrouver à cette adresse : https://sylvain.guyon.photo.

Il n'y a pas encore grand chose dessus et il y a quelques bugs à corriger, mais l'essentiel est là pour qui voudrait me retrouver après une exposition.

Vos commentaires :

Par Jocelyne le 8 mai 2024 à 08:01
Hello Sylvain, j'ai hâte que tu me parles de ce super voyage en Islande. Bonne route et rapporte de belles photos. A très vite bises

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faut pas croire ce que disent les journaux