Jour 6 - Le lac Iešjávri
Nuit compliquée
Cette fois-ci, la nuit aura été plus compliquée que les précédentes. J'ai dû rater quelque chose dans mon protocole au moment de me coucher car je me suis réveillé frigorifié peu de temps après m'être endormi. Peut-être me suis-je couché en étant trop froid, ou alors ai-je laissé trop de chaleur s'échapper par les ouvertures. En changeant de position, en contractant mes muscles et en me frictionnant, j'arrive à remettre suffisamment de chaleur dans mon duvet pour me rendormir jusqu'au petit matin.
Au moment de me lever, il fait déjà bien jour. Pas de petite brume cette fois-ci, il fait grand beau temps.
Je profite de ce beau soleil qui donne en plein sur la porte de ma tente pour me réchauffer, puis faire un petit résumé en vidéo des journées précédentes.
Je prends conscience que cela fait déjà deux nuits que je passe à -30 et que pour le moment, à part la petite frayeur de la veille et le coup de froid cette nuit, je m'en sors pas si mal. Ça me rassure et me redonne confiance pour la suite. Je vais le boucler ce trek !
Vers le lac
Il me reste encore un peu de route à faire avant d'attaquer la traversée du lac.
Je me fais rapidement rattraper par un premier groupe assez conséquent de skieurs en sac à dos, puis un deuxième un peu plus tard. Ils font la traversée en mode express. Ils passent de refuge en refuge et sont donc beaucoup plus légers.
C'est long ! Je pensais avoir posé la tente plus proche que ça du bord du lac. Sur la carte, c'est parfois difficile de se représenter les distances au milieu de toute cette immensité. J'y arrive vers midi.
La traversée du lac Iešjávri
Je prends ma pause repas un peu plus tard, sur un dernier îlot qui émerge de la glace, avant de me lancer jusqu'à l'autre rive. Les groupes de skieurs sont là, à prendre leur casse croûte eux aussi. Certains curieux viennent me voir pour discuter avec moi. Plusieurs me font la remarque que ma pulka est grosse et doit être lourde. On me fait souvent cette réflexion. Mais sincèrement, à part tout le matériel photo et vidéo, je ne vois pas trop ce que je pourrais enlever sans altérer ma sécurité.
Eux n'ont pas ce problème là. Un traîneau tiré par des chiens qui m'a doublé quelques dizaines de minutes plus tôt, se charge de leur amener leur repas et de transférer leurs affaires d'un refuge à un autre. Tu m'étonnes que nous n'allions pas à la même vitesse ! 😅
Je reprends mon trajet après m'être reposé un peu.
C'est impressionnant de se retrouver au milieu de toute cette immensité. Mais c'est tout plat, tout droit, tout blanc, tout désert, alors au bout d'un moment ça devient un poil barbant. Je n'ai pas beaucoup d'énergie aujourd'hui, alors la fin de journée est laborieuse.
Je commence à être épuisé, mais il faut encore que j'avance. Je ne vais quand même pas poser la tente sur le lac ... La couche de glace est certainement largement suffisante pour m'accueillir pour la nuit. Mais tout de même. Je préfère être serein et ne pas me créer des risques supplémentaires inutilement. Je finis par atteindre l'autre rive vers 16h30. J'aurais aimé aller un peu plus loin dans les terres pour m'éloigner de l'humidité, mais ce petit bout d'île suffira. Je suis fatigué et j'en ai un peu marre ce soir. Ça m'a semblé interminable cette traversée. Je veux me poser.
Campement à Iešjávri sud
Comme les nuits précédentes, je pose mon camp légèrement en hauteur, avec le soleil qui se couche tout doucement en arrière plan.
Il fait globalement encore beau, mais il y'a tout de même quelques passages nuageux qui commencent à arriver.
Comme d'habitude, les couleurs du soir sont très douces.
J'en profite un peu car je ne fais pas la course pour voir les aurores ce soir. Le grand spectacle, c'était hier.
Entre le froid qui tombe et la proximité du lac, ça ne coupe pas, une brume se lève.
J'ai de nouveau une fuite sur mon réchaud. Je ne comprends pas pourquoi. Je n'ai pas envie de prendre de risque. Pour le moment il fait meilleur que les soirs précèdents, c'est calme, il n'y a pas de vent, donc je décide de l'installer à l'extérieur.
Chaque fois que je vais rajouter une pelletée de neige dans ma popote, je vois que les aurores commencent à danser au dessus de moi, à travers la brume et les nuages. Je termine d'abord ma petite routine du soir avant de m'attaquer à elles.
Je fais quelques photos, qui sur le coup ne me paraissent pas géniale. Les aurores sont masqués, la Lune a commencé à se montrer et à éclairer le ciel. Mais finalement, après coup, je trouve que ça donne une petite ambiance et que ce n'est pas si mal que ça. D'habitude je suis déçu en découvrant les photos sur grand écran, mais là c'est l'inverse 😊
Allez ! Je vous en montre quelques unes !
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