Jour 9 - Porttikoski
Un choix à faire
Ce matin, je n'ai pas à me presser. Je n'ai pas encore décidé de ce que je vais faire de ma journée, mais quel que soit mon choix, ce sera une petite étape. Alors en attendant, je traine un peu pour me lever. Mes collocataires tchèques sont déjà en train de s'activer dans la pièce. Dehors, les hollandais sont presque prêts à partir. Il s'agit de leur dernière journée sur le terrain et ils comptent faire une grosse journée pour rejoindre Kiilopää.
Pendant la prise de mon petit déjeuner, je parle de mes options avec la tchèque, comme ils connaissent bien le parc. J'hésite entre continuer ma boucle et aller sur Rautulampi, dans l'optique de retourner ensuite dans une zone qui m'avait bien plu le premier jour. Ou alors monter jusqu'à Porttikoski, endroit par lequel je devais passer à la base, avant de modifier mon itinéraire et de tirer tout droit sur Lankojärvi. L'option Porttikoski me tente moyennement car j'ai l'impression que le paysage ne me changera pas trop de ce que j'ai autour de moi là où je suis. Rautulampi a l'air de correspondre un peu plus à mes goûts. Elle me dit que les deux sont très jolis et que d'après elle, Porttikoski propose des paysages plus ouverts que ce que j'avais en tête.
Bon ... au delà de cette journée, que vaut-il mieux faire ? Si je vais à Rautulampi, il me restera ensuite trois nuits à passer encore dans le parc, éventuellement quatre. Vu les chemins à partir de là bas, ça me ferait retourner dans une zone par laquelle je suis déjà passé. C'est peut-être un peu dommage. Allez ! Va pour Porttikoski ! C'est un aller retour, ça me fera repasser par ici, mais au moins ça me permettra de voir un lieu supplémentaire. Puis comme c'était au programme à la base, autant y aller ! Dans tous les cas je devrai passer par Rautulampi plus tard.
C'est l'heure de partir pour tout le monde. Les hollandais, les tchèques. Me voilà seul habitant de la cabane de Lankojärvi ! Je prends mon temps pour finir mon petit déjeuner, ranger mes affaires, charger la pulka.
Le soleil est de la partie et rien ne semble vouloir le perturber. Ça va être une belle journée !
En route pour Porttikoski
Il faisait très froid au réveil, mais avec ce soleil, ça se réchauffe vite. Attention à ne pas me faire avoir par de la neige qui colle ! Je ne voudrais pas que ça se réchauffe trop vite d'ailleurs, car je vais avoir à traverser plusieurs lacs. Dès les premiers mètres après la cabane, je vois déjà des plaques de neige mouillées pas loin de la trace. Je ne suis pas complètement rassuré par rapport à ça. Par sécurité, je mets mes pics à glace autour du cou. Il s'agit de pics au bout de deux poignées reliées par un élastique. Si jamais je passe à travers la glace, ils m'aideront à me hisser hors de l'eau. Mes chances de survies seraient alors augmentées ... un peu. Sachant qu'elles seraient déjà très minces à la base. Mais comme je l'ai déjà dit, je m'inquiète sûrement pour rien. Cependant, ça ne me coûte pas grand chose d'être prudent.
Les conditions sont agréables, la pulka et les skis glissent bien. Très rapidement j'arrive dans une zone assez ouverte, avec seulement quelques arbres clairsemés. Tiens, au cas où je ne trouverais rien d'autre plus loin, je pourrai toujours revenir ici pour poser la tente ce soir. Ces zones légèrement boisées et avec une neige plus tassée semblent plus propices à la vie que les zones de taïga avec une neige profonde dans lesquelles les animaux ont du mal à se déplacer. Il y'a des empreintes de partout.
D'ailleurs ... mais ... c'est quoi celles-ci ? C'est quoi ces empreintes étranges là ? Elles sont à peu près aussi grandes que ma main, assez rapprochées, et surtout, surtout ... elles semblent avoir des traces de doigts ! Mais sur le côté ! Trop bizarre. Je me dis que ces sortes de doigts de pieds ont peut-être juste été formés par le vent. Mais ils sont sur chaque empreinte. C'est vraiment trop étrange. On dirait des traces de yéti, avec de gros pieds ronds et de gros doigts de pieds. Je vais vraiment dormir sous une tente dans ce coin là moi ? Oups ! Plus sérieusement, j'ignore vraiment ce que c'est. Je pense au glouton. Son nom français paraitrait presque sympathique, mais le nom anglais est plus évocateur, surtout pour ceux qui ont déjà entendu parler du personnage Marvel du même nom : le wolverine. Les canadiens, chez qui il porte encore un nom différent : le carcajou, l'ont désigné comme étant l'animal le plus féroce. Me voilà bien tiens !
Bon, en vrai, je ne risque pas grand chose et les traces ont l'air vieilles. Et puis même si c'est lui ... que faisait-il à marcher de côté comme ça ? C'est n'importe quoi ces empreintes ! Il n'y a rien qui va ! Si quelqu'un a une idée, je veux bien que vous me l'indiquiez dans les commentaires en bas de cette page. Parce que oui, vous avez la possibilité de me laisser des commentaires au bas de chaque article et je vous encourage à le faire. Ça me fera plaisir dans six mois ou plusieurs années quand je relirai tout ça 😊
Un ours ? Nan allez ! Arrête tes conneries ! C'est beaucoup trop petit et à cette époque de l'année ils sont censés dormir. "Oui mais il fait plus chaud que la normale" me dit une petit voix au fond de ma tête. Gniagniagnia !
Une belle rencontre !
Fini de se faire peur pour rien, je reprends mon chemin.
En traversant une grande zone de bois assez dégagés, je vois décoller une boule blanche de l'autre côté de la rivière. Elle est allée atterrir quelques mètres plus loin, sous un arbre, pas bien loin du chemin. Un lagopède ! Ah ! Enfin ! Et cette fois-ci, pas de husky à l'horizon pour te faire fuir ! Tu es à moi !
Je m'empresse d'aller sortir mon téléobjectif de la pulka, tout en gardant un œil sur ma cible. Blanc sur blanc, ça se perd vite de vue.
J'ai pu m'approcher suffisamment pour faire quelques photos correctes. Pas tant que ça finalement. Il était dans l'ombre, avec plusieurs brindilles pour le masquer. Mais ça va. J'ai quand même ma photo de lagopède, je suis content !
Je reprends à nouveau mon chemin, mais en gardant le téléobjectif monté sur l'appareil photo cette fois. On ne sait jamais. Il y'a plein d'empreintes par ici. J'en vois un autre décoller quelques centaines de mètres plus loin, mais il m'a échappé celui-ci.
Comme il fait beau et qu'il n'y a presque pas de vent, j'en profite pour faire voler le drone. Je suis toujours un peu déçu par la qualité des images qu'il produit. Mais bon ... ne sait-on jamais. Ça fera toujours des séquences vidéos sympa si jamais je décide de faire un petit film de mon aventure.
Une scène bien étrange
J'arrive dans une zone assez ouverte. Probablement encore un morceau de lac gelé. Mais quelque chose me saute aux yeux. Ou plutôt aux oreilles. J'entends de nombreux chants d'oiseaux à cet endroit. Bien plus qu'ailleurs. Un pic au loin. Rien de trop anormal. Mais aussi d'autres cris venant du bois sur le côté. Je regarde de plus près et je vois une concentration anormale de mésangeais imitateurs. Ces oiseaux colorés que j'ai déjà rencontrés les jours précédents. Bizarre ! D'habitude ils sont là où il y'a de la nourriture.
En regardant dans leur direction, quelque chose m'interpelle : un ruban rouge accroché autour d'un arbre. Là comme ça, au milieu de la Laponie ? Qu'est-ce que ça peut bien être ? En m'approchant un peu plus, je m'aperçois qu'il y'a une carcasse d'animal au pied de l'arbre. Allons bon ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire encore ? Ok, ça explique la présence des oiseaux qui sont un peu charognards sur les bords. Mais ce ruban accroché à l'arbre à côté de la carcasse, c'est vraiment étrange. Je ne m'approche pas trop, mais de ce que je peux deviner, je dirais un renne.
J'ai entendu parler de photographes animaliers qui laissent parfois de la nourriture pour attirer les prédateurs. Je me dis que c'est peut-être ça. Le ruban serait là pour repérer plus facilement là où la carcasse a été déposée. Peut-être même que je suis en train de me faire filmer par un éventuelle piège photo. Mais c'est étrange. Il ne semble pas y avoir de traces de pas qui pourraient faire penser ça là autour.
Un éleveur qui a trouvé son renne mort et qui a mis une marque pour retrouver l'emplacement peut-être ? Dans quel but ? En tout cas, tout comme les empreintes, ça restera un mystère.
Je repars.
J'en profite quand même pour tirer leur portrait aux mésangeais. Maintenant qu'ils sont là et que j'ai le télé monté ...
Porttikoski
Me voilà enfin arrivé à la cabane de Porttikoski. Il est le début d'après-midi, je vais prendre mon repas maintenant, au chaud à l'intérieur. C'est plutôt joli, avec la rivière qui coule à côté. Il y'a déjà une pulka avec une paire de skis dehors. Je ne serai donc pas seul. J'entends aboyer à l'intérieur. Ah ! Un compagnon à quatre pattes ! 😊
En rentrant, je tombe sur une jolie finlandaise rousse aux yeux clairs. Décidément ! La Laponie est pleine de surprises ! Elle est accompagnée d'un chien qui a un peu des airs de corgi, mais plus grand. Heureusement, sinon ça aurait été compliqué dans la neige ! Elle m'a dit la race, mais je ne m'en souviens plus. C'est un truc de chez eux, pour la chasse.
On discute un peu. Elle s'appelle Rebecca, c'est une locale, elle vient d'Ivalo. Son chien s'appelle Jimi (prononcez Yimi en finnois). Elle vient souvent dans le parc avec lui quand elle a quelques jours de vacances. Je l'ai sortie de sa sieste, la pauvre. Elle est bien dans le style nordique : elle est gentille et répond bien quand on lui parle, mais il faut quand même aller un peu la chercher. On se donne quelques informations sur ce qu'on a vu mutuellement dans les parages.
Je prends mon repas pendant qu'elle remballe ses affaires, puis elle s'est remise en route. Elle va sur Lankojärvi.
C'est cool, je n'ai pas eu besoin d'aller chercher de l'eau ni de faire du feu !
Bon, le coin est plutôt joli, mais ne présente pas un grand intérêt pour y poser la tente. Si le ciel reste dégagé comme ça, ça devrait être assez génial au niveau des aurores ce soir. Je préfère me trouver un endroit avec une vue plus ouverte. Continuer pour aller voir plus loin ? Mouais ... bof. Je n'ai pas envie de rallonger mon étape de demain vu que je vais devoir revenir sur mes pas pour rejoindre Rautulampi.
Je décide alors de revenir vers la zone dégagée que j'avais repérée peu de temps après être parti de Lankojärvi. C'est un peu dommage de planter la tente aussi près de la cabane, mais je ne sais pas. J'ai envie. Cette soirée je la sens bien.
Je prends quelques photos de Porttikoski, puis je me remets en route.
Retour vers Lankojärvi
Peu de temps après le départ, je tombe sur une petite boîte en plein milieu du chemin. Madame joue au petit poucet ! Des chocolats ... Enfin ... C'est ce qui est écrit dessus. Après coup, je me suis dit que c'était peut-être plutôt la boite de friandises de son chien. Je la garde avec moi, j'aurai peut-être l'occasion de la recroiser à Lankojärvi demain matin pour lui redonner.
Je continue, en restant attentif aux endroits qui pourraient convenir pour poser la tente !
Ahhh ! Là ! Ce serait parfait ! Vérification sur le GPS. Mince ! C'est un tout petit lac ! Bon ... je ne vais pas trop jouer quand même !
Je me retrouve donc finalement à l'endroit que j'avais repéré le matin. Comme quoi ...
Je mets en place ma routine habituelle. Je tasse le terrain. Puis, je me rends compte qu'en appuyant un peu plus, je passe à travers une croûte de neige dure et que je m'enfonce beaucoup plus profond. Zut ! Il ne me reste plus qu'à recommencer, en appuyant plus fort cette fois-ci, pour casser cette croûte. Ça m'occupe un bon moment.
Je pose mon smartphone en mode caméra sur mon trépied. Je prends quelques vidéos pour montrer comment je m'y prends pour installer mon camp. Je vous montrerai peut-être ça plus tard. La batterie commence à être juste. Il m'en reste un peu en réserve mais il ne faut pas que je fasse n'importe quoi non plus.
Le camp est monté !
J'ai pris mon temps, j'ai commencé tôt. Tellement tôt qu'il me reste du temps à tuer. Je regarde vite fait sur le GPS, je ne suis qu'à 1km de la cabane de Lankojärvi. Ah ouais. Ça ne valait pas trop le coup de planter la tente ici. Bon ... j'espère qu'au moins j'aurai des aurores ce soir et que je n'ai pas fait ça pour rien. Quite à avoir du temps, est-ce que je n'en profiterai pas pour aller lui rapporter sa boîte ? Ce sera fait, ça fera une bonne action et j'essaye de soigner mon karma pour que la nature me gâte ce soir. En plus je commence à avoir un peu froid. Ça me fera du bien de pouvoir skier à toute balle pour me réchauffer, sans avoir la pulka qui tire derrière. C'est parti !
J'ai mis à peine une dizaine de minutes pour arriver. Les tâches de neige mouillée sur le lac ont l'air d'avoir grossi. Pas bon ! Pas bon du tout ça ! Mais pour demain matin, ça ne devrait pas poser trop de problème je pense. Il fera probablement froid cette nuit vu que le ciel est dégagé.
Sa pulka est là, mais elle, est absente. Elle a dû partir en balade. Je lui laisse sa boîte avec un mot pour lui expliquer, puis je repars. Je la vois arriver au moment où j'arrive au niveau du lac. Elle me dit qu'elle est partie se promener, pour voir le passage. Visiblement, là où je suis passé hier pour venir jusqu'à Lankojärvi, ça ne passe plus. Beaucoup trop d'eau libre qu'elle me dit. Ouch ! J'ai vraiment bien fait de me pousser pour finir cette grosse étape hier !
Je retourne vers mon camp. Encore à fond les ballons, comme ça dès que j'arrive, j'enfile ma grossse doudoune et elle se chargera de ma chaleur. Ça me perturbe quand même un peu cette histoire d'eau libre. J'espère que ça ne posera pas de problème pour la suite du séjour. Mais normalement, à part Lankojärvi demain matin, je ne devrais plus avoir de traversées à faire.
La nuit !
La nuit est claire. La Lune éclaire comme si on était en plein jour. Pas génial pour les aurores, mais bon ! Elle est là, obligé de faire avec !
Le ciel est un chouia voilé par moment, mais ça passe vite et c'est très léger.
À peine le temps d'attaquer mon repas du soir que ça commence déjà à danser au dessus de la tente. Il fait encore à peine nuit. Bingo ! Encore une belle soirée qui s'annonce ! J'ai bien fait de la poser cette tente !
Comme le premier soir, je profite du fait que la nuit noire ne soit pas encore là pour terminer mon repas. Puis je fait une révision de mon matériel photo pour être sûr d'être prêt pour la soirée. Niveau batterie je suis un peu juste. Je me mets donc en quête du chargeur pour pouvoir le brancher sur mes power banks. M*rde ! Il est où ? Je retourne tous les sacs : rien. Nan mais c'est pas vrai ? Je revérifie tout à nouveau : pas de chargeur. Put*in ! Avec mes soucis de bagages, j'ai dû m'embrouiller et le laisser à l'hôtel. Me voilà bien ... J'ai une super nuit d'aurores qui s'annonce devant moi et je n'ai plus qu'une seule batterie, plus une sur laquelle il reste à peine deux barres, pour tenir jusqu'à la fin du séjour. Il va falloir être économe !
Je mets à nouveau le nez dehors. Ça monte en intensité. Ça va être bon ! Très bon !
Rhooo ! Ce violet dans le haut là ! Je crois que c'est la première fois que je le vois autant.
C'est un peu différent des dernières aurores que j'ai vu. Il n'y a pas de grosse "explosion" qui prend l'entièreté du ciel, mais c'est constamment actif. Rares sont les moments où il n'y a rien qui bouge.
Le temps passe, et l'aurore se déplace pour venir stagner juste au dessus de ma tête. Je suis sous la corona (oui, c'est comme ça qu'on dit et c'est plus sympa que la version 19). Pour ceux qui ont suivi ma conférence sur le phénomène, j'ai raconté que les stries étaient en fait les lignes du champ magnétique terrestre, que suivaient les photons. Je suis juste dessous ! Je vois les rayons qui arrivent dans tous les sens autour de moi. C'est assez fou. Le vert est très intense, mais le centre des rayons, donc leur partie la plus élevée, est beaucoup plus timide. On ne voit pas beaucoup de couleur, mais on voit qu'il y'a quelque chose.
C'est la première fois que je vois ça. C'est la première fois que j'ai autant le temps d'en profiter. J'en rate un morceau ? Ce n'est pas grave, ça recommence deux minutes derrière.
Les rayons qui descendent sont tellement droits, que lorsqu'elle recule un peu, ça me permet de prendre la mesure de sa hauteur. Enfin ... façon de dire. Ce que je vois fait probablement au moins une centaine de kilomètres de haut.
J'immortalise à nouveau la tente sous cet incroyable phénomène. Parce que croyez moi, je ne me lasserai jamais de les montrer ces photos là ! C'est tout de même une sacrée expérience que de se dire qu'on a dormi sous une tente sous les aurores !
Ah oui ! Je ne vous ai pas dit, mais ça caille quand même ! Autour de -15°.
Pour m'amuser, je tente de lancer un petit feu avec un peu de bois mort récupéré par-ci par-là. Dans cette partie du parc, j'ai le droit de le faire. Mais pas partout. Bon, vu mes compétences en la matière, il n'aura pas fait long feu, c'est le cas de le dire.
Ça continue de danser dans le ciel. J'ai mis ma dernière batterie depuis un bon moment déjà. Il ne me reste plus que deux barres. Des photos de nuit, en pose longue comme ça, surtout dans le froid, c'est radical. Deux barres, alors qu'il me reste plusieurs jours à vagabonder. C'est trop peu. Aller ... encore une ou deux photos, puis j'en profite avec les yeux.
Je ne vous en montre que quelques unes, mais j'en ai pris beaucoup plus. Je garde quelques exclusivités pour plus tard tout de même ! 😊
Allez ! Il est tard, j'ai eu ce que je voulais. C'est parti pour durer comme ça toute la nuit. Il faut quand même que je pense à dormir. C'est la première fois que je vais me coucher alors que ça danse encore clairement au dessus de ma tête.
Non ! Attends ! Encore cinq minutes !
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